De MS-Dos à Linux, en passant par Windows et OS/2...
Mes débuts en micro-informatique
Mon premier ordinateur était un Atari 600XL, qui m'a permis de m'initier au basic alors que je n'étais encore qu'au lycée.
Quelques années plus tard, pour mes débuts en fac de sciences, j'ai eu mon premier PC, un Amstrad PC1512.
Il fonctionnait à l'époque sous GEM (déjà un environnement graphique), mais le vrai système était le MS-DOS (version 2).
Après quelques tâtonnements et débuts difficiles, le milieu universitaire aidant je fus conquis et découvris donc au fil des années les mystères du système et les multiples utilisations d'un ordinateur (programmation, bureautique, jeux, etc...).
Il faut reconnaître qu'à cette époque chaque nouvelle version du système apportait de véritable améliorations qui comblaient de vrais manques. Gestion de la mémoire haute et étendue (XMS et EMS) qui permettait enfin d'exploiter plus que 640ko, outils de défragmentation etc...
L'avènement du tout graphique
Puis commença l'orientation vers le tout graphique et je ne fus pas en reste.
Windows 1 qui n'était vraiment pas convainquant (pour être honnête je ne l'ai jamais essayé), puis le 2 qui commença à ouvrir une nouvelle brèche.
Mais ce fut Windows 3 qui véritablement révolutionna le monde Micro avec enfin un nombre croissant d'application tirant réellement partie de l'environnement.
La version 3.1 sensée corriger les bugs de la 3, puis la 3.11 qui apporta la gestion réseau.
Un environnement alternatif qui aurait pu être un concurrent de Windows avait également vu le jour (Geoworks, léger, performant et esthétique), mais trop tard.
Les débuts d'Internet
Parallèlement Internet commençait à faire parler de lui en France.
Ma découverte du réseau des réseaux se fit essentiellement sur Macintosh, pendant que je préparais ma thèse de physique, mais rapidement les outils permettant une connexion "facile" (pour l'époque) me permirent de me connecter depuis chez moi.
Mon premier provider fut Compuserve, en 1994.Cette période (94/95) fût pour moi un tournant.
L'affluence de nouveaux programmes toujours plus performants mais aussi exigeants et lourds mirent en avant les lacunes du couple Windows/MS-DOS.
Les plantages faisaient parti du quotidien et les outils réseaux et Internet n'arrangeaient vraiment pas les choses.
On nous annonça alors que Microsoft nous préparait une nouvelle révolution, Windows 95.
Windows 95, le début de la fin...
Cependant, la nouvelle version tardant un peu, je commençais à regarder les alternatives de l'époque. La première s'appelait OS/2 d'IBM.
C'était un fabuleux système, conçu initialement en collaboration par IBM et Microsoft pour succéder au DOS, mais déjà les intérêts financiers en avaient décidé autrement.
IBM ne su (voulu ?) pas vendre son produit alors que le marketing Microsoft était à son apogée.
C'est également à la même époque que j'entendis pour la première fois parler de Linux par un ami, un accro qui me venta le système à tel point que j'eu envie de l'essayer.
Ce ne fut pas sans mal, mais j'ai ainsi installé début 1995 une première fois Linux (distribution Slackware avec noyau 1.2). Malheureusement mes connaissances en système Unix étaient quasi nulles et je ne su pas trop quoi faire de ce système.
Enfin, en été 1995 Windows du même non arriva, fortement soutenu par la presse informatique. Au premier abord ce système était fort séduisant.
Ergonomie remarquable, plus de DOS (soit disant, car en fait mieux caché), mais la compatibilité avec les anciennes versions était assurée.
Seul oubli, aucun outil Internet n'était fourni (Pour un "visionnaire" comme Bill Gates c'est un peu surprenant...).
Finalement Internet Explorer arrivant quelques mois plus tard, et pour gagner un marché jusqu'ici largement dominé par Netscape, Microsoft le distribua gratuitement.
Même si le principe et les conséquences sont discutables, j'étais encore à cette époque partisan de Windows 95 et IE3. Ça ne tournait pas si mal par rapport à Windows 3.x, même si ce n'était encore pas idéal.
C'est par la suite que ça c'est fortement gâté.
Petit à petit Microsoft incorpora de plus en plus de fonctions dans son système qui devint de plus en plus opaque.
Encore une fois, l'affluence de programmes, dit optimisés pour Windows 95, révéla les lacunes du système.
Avec l'opacité croissante du système, la résolution des problèmes devenait de plus en plus laborieuse, et surtout leur apparition bien imprévisible.
C'était l'époque de la grande course en avant. Les programmes changeait tous les ans de version, les processeurs aussi. Ça n'en finissait pas et de nouveaux problèmes apparaissaient à chaque génération.
Ce fut trop pour moi.
Mes débuts sous Linux
Eté 1996, en parcourant le rayon informatique de la FNAC, je découvris OpenLinux (version 1), une nouvelle distribution de Linux proposée par Caldera.
Les photos d'écran au dos de la boîte montraient une interface graphique quelques peu inspirée de Windows (plutôt 3.x) et des applications graphiques dignes de celles sous Windows.
Lassé de Windows 95 je me suis laissé tenter et j'ai donc acheté la boîte. A compter de ce jour, Linux n'a plus jamais quitté mon ordinateur.
OpenLinux m'a permis de faire mes premiers pas sous Linux grâce à l'interface graphique proposée par Caldera, sans trop être perdu par rapport à Windows.
Je ne connaissais presque rien d'Unix, hormis sa réputation de système fiable à vocation plutôt industrielle.
Ce fut d'ailleurs un argument de plus pour m'y mettre, pensant que cela élargirait un peu mes compétences et rendrait peut-être mon profil plus intéressant pour un futur employeur.
J'ai rapidement eu envie d'approfondir cette expérience et d'essayer de nouvelles applications que j'avais vu sur le net.
On sentait d'ailleurs une certaine effervescence sur Internet autour de Linux.
Les distributions commençaient à se multiplier, et Slackware qui avait été la référence pendant des années se voyait concurrencée par Red Hat qui avait mis un point un système de gestion de package (RPM) très pratique.
La distribution de Caldera utilisait d'ailleurs les packages RPM pour installer les programmes et faire des mises à jour.
Le problème fut que lorsque je voulais installer un nouveau programme, s'il était généralement bien disponible en RPM, s'était plutôt dans l'optique d'être installé sur la Red Hat.
Aussi, je me trouvais très souvent confronté au besoin de récupérer d'autres librairies ou programmes qui parfois pouvaient provoquer des conflits.
Je me rendis à l'évidence, la référence était la distribution de Red Hat. C'est sur le site de la distribution et ses nombreux mirrors qu'on trouvait le plus de programmes en RPM (des "contrib"), et donc fort logiquement ils été "packagés" dans l'optique d'une installation sur cette distribution.
Au même moment, un environnement graphique pour X-Window était en cours de programmation et apparaissait très prometteur, il s'agissait de KDE.
J'ai donc décidé à la fin de l'été 96 de sauter le pas, j'ai installé la Red Hat 4.2 !
Red Hat et KDE m'ont rendu Linux accessible
L'installation de la Red Hat, comme pour OpenLinux d'ailleurs, ne fut pas un problème. J'ai commencé vraiment à travailler avec Linux à partir de là, à "mettre les mains dans le cambouis".
L'utilisation de KDE, même s'il était très limité à l'époque, me permis de composer entre les choses que je savais déjà faire et celles qui étaient facilitées par l'interface graphique.
Finalement, la plupart des configurations système se faisaient assez facilement (sous Linux tous les fichiers de configuration sont en format texte), notamment grâce à la richesse des documentations disponibles sur Internet et à l'aide d'utilisateurs plus expérimentés sur les news.
Aussi, assez vite, je préférais laisser KDE, sa lourdeur et son look trop Windows 95 de côté pour essayer d'autres gestionnaires de fenêtres (WindowManagers), plus originaux et plus personnalisables.
J'avais enfin vraiment la sensation d'appartenir à une autre communauté, et même s'il me restait énormément de choses à apprendre, même si je ne pouvais encore faire avec Linux tout ce que je faisais avec Windows, j'avais repris le contrôle de mon ordinateur.
La touche finale : le choix de ma distribution
Je savais enfin installer et configurer un système Linux (sans recourir aux outils KDE ou autre) et je voyais sur les news le bien que l'on disait d'autres distributions, telles que Suse et Debian.
J'ai donc voulu les essayer toutes deux avant de fixer définitivement mon choix.
Finalement je suis revenu à Red Hat.
La Suse était trop volumineuse à mon goût. Certes la documentation et la distribution sont très complètes, mais finalement trop de choses installées sont superflues.
Je ne me suis pas non plus fait au logiciel de configuration Yacc, pourtant mis en avant comme l'une des grandes forces de cette distribution.
Mais sachez qu'aujourd'hui je ne me suis pas non plus fait au fameux "linuxconf", un comble pour un ancien windowsien.
La Debian m'a posé trop de problèmes lorsque j'ai voulu l'installer. Mes compétences n'étaient visiblement pas suffisantes et je n'ai pas été au bout.
Mon Linux aujourd'hui
Malgré la multiplication des nouvelles distributions depuis que Linux est devenu médiatique, je suis longtemps resté sous Red-Hat (jusqu'à la 7.1) que je considérais comme la distribution la plus "juste". Elle contennait ce qu'il fallait, sans excès ni lacune, restait suffisamment proche des standards, et livrait des applications relativement stables. Ses outils propres était bien conçus, sans trop de poudre aux yeux superflue.
Son principal problème, pour mon usage, était son nouveau système de mises à jour, via RH Network. Certes ce système est assez pratique (s'il ne se transforme pas en système payant pour tous dans quelques temps), mais les mises à jours se raréfient. On ne trouve plus les fameux "contrib" qui avaient tant fait pour le succès de RH au près du grand public. Il faut attendre les nouvelles versions de la distribution, ou les updates de sécurité.
La Mandrake est alors devenue très intéressante. Elle est un peu plus volumineuse, car elle propose beaucoup d'applications récentes, mais parfois non finalisées... Celà dit, des mises à jours très fréquentes des packages sont disponibles. Donc finalement, cela pousse à découvrir de nouvelles applications, qui au fil des mises à jours deviennent plus fiables. La plupart des applications classiques Linux sont toujours là, et la compatibilité avec les RPM de Red-Hat est généralement excellente.
Après avoir quelques temps opté pour Mandrake, je suis repassé finalement par RedHat avant de migrer quelques mois plus tard ver Gentoo, la distribution Linux qui faisait fureur à l'époque auprès des geeks, et que j'ai conservé 2 ans.
Je suis aujourdh'ui sous Debian (depuis février 2005), conquis par apt-get, mais toujours faché avec certains autres de ses outils (dselect par exemple).
Côté environnement/WM, si initialement j'avais choisi de ne pas utiliser Gnome, ni KDE, mais juste certaines de leurs applications (plutôt celles en gtk en général, donc plus ou moins liées au projet Gnome), je me suis laissé séduire par Gnome, que je trouve assez pratique, même s'il est toujours aussi gourmand.
Ces 2 projets ont été très importants dans l'évolution de Linux, mais l'utilité des environnements, surtout au regard des ressources qu'ils nécessitent pour fonctionner convenablement, me semble parfois un peu discutable. En plus ils tendent beaucoup trop à vouloir copier Windows, plutôt que chercher leur identité propre, et cela n'est pas arrangé par les personnalisation effectuées par les grandes distributions.
En fait, à mes début j'ai utilisé un peu AfterStep, puis WindowMaker pendant longtemps, avant de me porter sur Enlightenment, puis fluxbox, pour finalement revenir vers WindowMaker pour sa rapidité et sa fiabilité.
Ils sont tous très bons, et il m'arrive encore de temps en temps d'en changer, mais j'attend surtout avec impatience l'arrivé de E17, la nouvelle version d'enlightenment, dont l'esprit correspond bien à ce que j'attend d'un WM.
Windows malgré tout encore un peu...
Et oui, bien que je sois totalement convaincu des vertus de Linux, bien que j'ai totalement migré tout travail personnel de Windows à Linux (en particulier la bureautique, et la graphisme) et bien que je ne me connecte à Internet pratiquement que sous Linux (on se sent bien plus en sécurité et la connexion ne plante jamais le système),
j'ai gardé Windows en parallèle car je suis joueur,domaine dans lequel Linux a encore beaucoup de retard.
J'ai appris à patienter et franchement je préfère attendre un peu plus et avoir de bonnes applications Linux, et qui sait peut-être que dans quelques années j'aurais complètement éradiqué le dernier virus de mon ordinateur : Windows !